«Oh là là – beaucoup, mais c'est beau !»

Conversation avec Bigna Heuer

Andermatt Biogarten : Qu'est-ce qui t'a incité à créer un jardin biodiversifié ?

Bigna Heuer : Au départ, il y a eu l'idée du recyclage. Elle était déjà présente avant le jardin : combien puis-je réutiliser ? Elle a pris ici, dans cet endroit un peu isolé, une nouvelle signification. On réfléchit encore plus à la manière de dépendre le moins possible de l'extérieur et d'utiliser et de réutiliser les matériaux disponibles dans le jardin. Lors de la rénovation, nous avons fait de nombreuses découvertes étonnantes en « rangeant » : il y a de la vie partout et on peut laisser beaucoup de choses en place. Et beaucoup d'objets peuvent être réutilisés, si ce n'est par nous, alors par les chevreuils, par exemple.

Par quoi as-tu commencé dans ton jardin biodiversifié, que recommanderais-tu à quelqu'un qui s'y intéresse ?

Cherchez des points de contact dans votre région. Cela peut être, par exemple, un endroit où vous pouvez vous procurer de bonnes semences locales. Ces endroits sont également des lieux de rencontre pour les personnes qui ont de grandes connaissances, de bons conseils et qui sont heureuses de vous aider. Il est également important de les soutenir. Avec des semences régionales, tu es au moins sûr d'être au bon endroit ! Une autre astuce souvent négligée est l'utilisation de l'eau de pluie. Les grands projets de construction ou de rénovation permettent d'intégrer de grands réservoirs d'eau de pluie, mais cela est également possible a posteriori. C'est formidable de voir la quantité d'eau de pluie qui s'accumule et comment on peut ensuite l'utiliser.

Quels défis as-tu rencontrés et comment les as-tu surmontés ?

Notre emplacement représente un défi de taille. Non seulement nous sommes très haut, mais le terrain est également escarpé et donc un peu plus difficile à cultiver. La motofaucheuse ne permet pas d'accéder à tous les endroits et il faut parfois utiliser le taille-haie. Nous manquons donc malheureusement encore d'outils adaptés à un entretien naturel. Parfois, le partage de la récolte avec les animaux est également un défi. Nous sommes heureux de donner une partie, mais pas tout. Les limaces voient parfois les choses différemment, les cerfs apprécient aussi parfois un peu trop les jeunes pousses et les souris finissent par manger le reste du potager. De temps en temps, nous avons aussi du mal à nous retenir. On a toujours envie d'agir immédiatement, mais il faut souvent de la patience et un peu d'observation pour trouver la bonne voie. Mais elle viendra, il ne faut pas s'inquiéter.

Quels changements as-tu observés dans la vie du jardin ?

Tout ce que tu donnes est accepté avec plaisir. Les abeilles ont immédiatement emménagé dans les nichoirs et ont apprécié l'offre florale, les habitants de la forêt se réjouissent des tas de branches et des brindilles déposées, le lézard vivpare aime se prélasser au soleil sur les pierres. Le sous-toit délibérément omis nous a permis d'offrir un refuge aux chauves-souris, et l'étang est même utilisé par les cerfs pour se baigner.

Quels sont vos projets pour l'avenir ?

Il reste encore de la place et des idées, qui naissent parfois en collaboration avec le voisin agriculteur, qui dispose de matériaux à recycler. Cela pourrait être un château pour les coléoptères ou un autre projet. Les souches mises à disposition pourraient également servir à créer un habitat pour les amphibiens. Nous sommes impatients de voir ce que l'avenir nous réserve, en tout cas, nous ne manquons pas d'idées.

Félicitations pour cette distinction et merci beaucoup, Bigna et Olivier, d'être un exemple en matière de biodiversité avec votre jardin !